Non classé, Orientation/jobs

Pourquoi il ne faut pas à tout prix vouloir trouver sa voie

L’expérience d’une frustrée des études (et même plus)

Je pense que ce genre d’article n’est pas le premier, et qu’il est loin d’être le dernier. J’ai dû parfois faire quelques raccourcis sinon dans 200 ans on y serait encore. Mais le principal est là.

Au lycée, on nous demande ce qu’on veut faire. On nous oblige presque à choisir quelque chose qu’on ne connaît pas. Quand on a fait un bac L, a le choix entre fac de droit, de langues, de psycho ou un BTS tourisme (lol). Et puis après ?

On nous colle aussi une étiquette. Avec mes notes très moyennes, mon prof principal (que je ne remercie par ailleurs pas du tout) m’avait dit que j’arriverais à rien en quelque sorte. Si si. Je voulais aller à la face parce que je n’en pouvais plus du cadre scolaire (anxiété sociale bonjour) mais pour lui c’était perdu d’avance.

Je savais pas vraiment ce que je voulais faire même si plusieurs filières m’intéressaient (en une année je suis passée de lieutenant de police à journaliste culturel en passant par traductrice ou juriste et autres métiers aux antipodes les uns des autres). Au final, j’ai choisi la fac d’anglais. Puis je connaissais plusieurs personnes qui prenaient cette direction donc ça m’avait aussi rassurée.

Mais toujours, en première et deuxième année d’anglais, ça ne me convenait pas plus que ça, hormis le fait d’être indépendante et aussi parce qu’on n’avait pas à se regarder en chiens de faïence pendant les cours, ça m’arrangeait. Pour moi c’était trop littéraire, il n’y avait que l’aspect linguistique qui m’intéressait (et les cours d’allemand, même si j’étais une quiche, haha).

J’ai donc continué à chercher, fouiller, et puis en L2, j’ai décidé de faire un test d’orientation dans une EPE (c’était pas trop cher) mais même ce test n’a rien donné, les résultats partaient dans tous les sens. Si, ce qui ressortait un peu c’était l’envie de créer des images, mon goût pour la vidéo, et ça m’avait amenée à me tourner vers le secteur de l’audiovisuel (qui m’a d’ailleurs toujours beaucoup plu). SAUF QUE je suis compliquée et à cette époque-là, je ne me voyais pas reprendre d’autres études et que je me suis dit que se retrouver avec de la physique et cie, c’était pas pour moi, et aussi parce qu’étant fragile des yeux (archi myope ouais), je me disais que ce serait pas une solution. Entre temps j’ai appelé quelques personnes via une plate-forme (study advisor, si je peux la citer) pour avoir des renseignements vis-à-vis de l’audiovisuel et d’une autre filière que je venais de connaître: les sciences du langage!

Comme je l’ai déjà écrit dans un autre article, j’ai donc, après mon redoublement de L2 (l’Enfer sur terre, je ne me voyais pas redoubler, pour moi c’était l’échec de ma vie), intégré cette fameuse L3 en sciences du langage…Un peu dans le même genre que l’anglais sauf qu’il s’agissait bel et bien de la langue française, langue que je préférais finalement. J’ai donc pu continuer la linguistique et la lexicologie ♥ d’une autre façon. J’ai l’impression que j’ai appris plus de choses qu’en trois ans d’anglais cette année-là. J’ai en partie revécu puis ça a de nouveau était la désillusion quand il a fallu se décider ensuite: master ? licence pro ? Je commençais à en avoir assez des études…(et j’étais pourtant loin de me douter que ça continuerait ensuite).

J’ai donc postulé dans des masters très différents (communication, journalisme, etc) et parce que je n’avais pas assez anticipé, je me suis retrouvée sans rien. NUL. Encore une fois.

Je me suis dit que c’était l’occasion de tenter autre chose qui m’aiderait peut-être à choisir pour la suite. Le service civique me faisait de l’oeil depuis un moment, mais étant donné ma timidité et mon anxiété sociale, je n’osais pas me lancer. Puis après tout, les missions n’étaient pas seulement de prendre la parole en public ou de faire de la prévention dans la rue. J’ai donc postulé à une mission d’ordre culturel, dont le titre était « valoriser les actions culturelles et numériques » dans une collectivité. Pendant plusieurs mois, j’ai donc contribué à la création de brochures (relecture, préparation de fiches BAT pour l’impression etc) mais aussi à apporter la culture dans les petites communes rurales. Ca m’a fait découvrir le monde du travail et ça m’a permis de prendre confiance en moi dans un domaine qui me plaisait plutôt. Ca s’est arrêté plus tôt que prévu parce que Monsieur Covid est venu nous déranger en mars 2020. Mais j’ai été contente de m’engager de cette façon. Ca m’a aussi montré que j’aimais m’engager et l’envie de travailler pour quelque chose qui m’apporterait un but était plus forte que tout. J’ai commencé à m’intéresser à l’ESS, et manque de bol, j’ai pas pu assister à la formation, toujours à cause de la personne que j’ai précédemment citée.

Et donc, à la rentrée 2020, après maints et maints questionnements autour de la formation à choisir, j’ai intégré un master dans le tourisme et la culture. Je me disais que c’était assez vaste pour me décider. Avec le covid, les cours à distance et la taf qu’on nous donnait, ça n’a pas été simple. D’un côté, j’ai appris à aimer le travail en équipe, j’ai pu étoffer ma culture générale, donc malgré les difficultés je me suis dit que ça n’avait pas servi à rien. Là où c’est devenu compliqué c’est quand j’ai dû écrire mon premier mémoire, ça n’a pas du tout été une partie de plaisir. Je m’en suis rendue malade, j’ai dû prendre des médocs (mais comme beaucoup dans ma promo, ce qui m’a rassurée quand je l’ai appris à la rentrée 2021). Au final, j’ai bien aimé écrire le mémoire, mais je détest(ais) les dates butoir et le fait de devoir rendre des comptes, de parfois être paumée. Finalement, je m’en suis sortie avec une très bonne note, et je m’y attendais pas du tout. Mais j’ai été délivrée quand ça a été terminé.

PREMIERE TENTATIVE D’ARRETER LE MASTER

Quand j’ai « réussi » ma première année de master, j’ai songé réellement à le quitter et à trouver du taf. J’ai même eu un entretien mais ça n’a rien donné et de toute façon je ne me serais pas sentie à l’aise. Mais il a fallu retourner en cours et ça a de nouveau été compliqué (anxiété sociale, love you). J’ai donc pris sur moi et ai recommencé. Jusqu’à ce qu’on reparle du mémoire ces derniers mois. J’étais un peu plus sereine parce que j’avais déjà une idée de ce sur quoi je voulais travailler. Puis avec cette première foutue expérience, je me disais que ce serait ok.

MAIS. Parce qu’il y a toujours un mais. Le travail a été si conséquent ces deux dernières années que j’en suis arrivée à un point de fatigue totale, je n’ai plus envie de rien, de rentrer sur le marché du travail et toutes les choses sérieuses qui vont avec. Je me dis que j’ai fait des études pour faire des études, et que ça n’a pas dû être la solution.

Je suis actuellement en stage long et je pense que j’ai fait une grosse erreur pour plusieurs raisons et aussi parce que j’ai le mémoire à rendre en même temps et que je n’avance pas. Trop de fatigue mentale. Plus des problèmes de santé qui se sont ajoutés. Pas ouf.

J’avais l’idée et je ne sais pas si ça se fera, de faire un volontariat après tout ça, avant de rentrer sur le marché du travail et de profiter un peu (parce qu’en fait j’ai jamais assez profité), potentiellement partir quelques mois soit au Royaume-Uni ou en Allemagne. Je me sens prête maintenant (tant que ça dure pas six mois) mais je pense que ça pourrait vraiment m’aider.

Bref, tout ça pour dire qu’il ne faut pas chercher à rentrer dans des cases, à vouloir un diplôme pour avoir le diplôme parce qu’en soit ça veut pas toujours dire grand chose, je pense qu’il faut s’imprégner du monde autour, tester des choses (notamment quand on est aux études et qu’on a encore le temps de le faire), faire du bénévolat, du volontariat, tout ce que vous voulez (et aussi profiter car je regrette maintenant qu’il est quasi trop tard) mais ça peut vous aider à vous connaitre. Il n’y a que comme ça que vous en apprendre plus sur vous. On a toujours l’occasion de découvrir de nouvelles choses. Les études ne sont pas un but en soi. Elles ne définissent pas ce que vous allez faire plus tard. Tout ce que vous ferez à côté c’est du bonus. Parfois, trouver ce qu’on aime prend du temps mais c’est comme ça.

Et ne poussez pas la chandelle trop loin, parfois ça fait mal. Prendre soin de soi c’est important aussi ♥

Laisser un commentaire